Les mythes des best practices

En treize ans de e-commerce, je peux le dire : il n’existe aucune “best practice” propre au e-commerce si elle ne relève pas du commerce d’abord.

1. Le confort des recettes

Dans presque toutes les marques que j’ai accompagnées, il y a un moment où quelqu’un prononce ces mots :
“Il faut suivre les best practices.”

Et tout le monde acquiesce.
On parle du bon jour pour poster sur Instagram, de la longueur idéale d’une newsletter, du nombre de mots dans une balise HTML, du timing d’un pop-up.

Mais tout ça est une illusion de rigueur.
Ce n’est pas du commerce, c’est du contrôle.
Et souvent, c’est le signe qu’on a perdu le fil : ce qu’on vend, à qui, et pourquoi.

2. Les deux types de commerçants

Avec le temps, j’ai vu deux types de marques.

Celles qui comprennent leurs clientes.
Et celles qui appliquent des méthodes.

Les premières vendent.
Elles connaissent leur produit, leur marché, leurs mots.
Elles ont compris ce que leur cliente ressent, ce qu’elle cherche, ce qu’elle redoute.
Elles font des sites rapides avec shopify pour 175 euros, des campagnes justes avec des iphones et un micro amazon à 25 euros, des emails qui parlent.
Leur commerce sonne vrai parce qu’il vient du bon endroit : du terrain.

Les secondes cochent des cases.
Elles déplacent des boutons, discutent de nuance de bleu, multiplient les tests.
Elles connaissent parfaitement leurs outils, mais mal leurs clientes.

Ils parlent d’attribution pendant des heures…
pendant que, dans le même temps, des clientes attendent encore une réponse à leurs mails depuis huit jours.

Et elles finissent par croire que le problème, c’est la couleur du bouton.
Alors que la seule vraie question, c’est : pourquoi quelqu’un cliquerait dessus ?

3. Le commerce qu’on a oublié

J’ai vu des Shopify montés pour 150 €, après un tutoriel YouTube, faire plusieurs millions d’euros de CA en 3 ans
Et d’autres, construits à prix d’or, validés par toutes les agences du moment, incapables de dépasser le stade de la présentation PowerPoint.

Parce que la différence n’est pas technique.
Elle est instinctive.
C’est une compréhension fine de son produit, de sa promesse et de son public.

4. L’exemple d’Almé

Chez Almé, nous n’avons jamais raisonné en “best practices”.
Nous avons raisonné en cliente.

Que veut une femme grande taille ?
Comment elle achète, comment elle se regarde, comment elle veut qu’on s’adresse à elle.
Tout partait de ça.
Pas d’un audit, ni d’une méthode.

Et c’est cette justesse-là : émotionnelle, pas algorithmique : qui fait vendre.
Parce que quand le fond est juste, tout marche : le site, les ads, les taux, les ventes.

5. Les DNVB qui cartonnent

Les DNVB que j’ai vues grandir le plus vite n’avaient pas de recettes.
Elles avaient une conviction.
Elles savaient ce qu’elles vendaient, à qui, et pourquoi ça comptait.

Leurs publicités cartonnaient non pas parce qu’elles étaient parfaites, mais parce qu’elles étaient vraies.
Leur site convertissait non parce qu’il suivait les règles, mais parce qu’il parlait juste.
Et leur discours, même imparfait, touchait parce qu’il venait d’une compréhension profonde du client.

6. Le merchandising, tout simplement

Je vais vous éviter des abécédaires, des agences et des réflexions trop compliquées.
Le merchandising, c’est vos meilleurs produits qui doivent apparaître le plus rapidement possible.
Rien d’autre.

Ce sont les 20 % de produits qui font 80 % de votre chiffre d’affaires.
Ce sont ceux-là qu’il faut mettre en avant, répéter, pousser, montrer.
Pas ceux qu’on rêve de vendre, mais ceux que les clientes veulent vraiment acheter.

Un bon merchandising n’a rien à voir avec un design.
C’est un ordre de priorité.

7. Ce qu’il reste du commerce

Le commerce, ce n’est pas une science exacte.
C’est un instinct qui s’affine au contact du réel.
C’est livrer à l’heure, répondre vite, comprendre ce qu’on vend et à qui.

Le reste : les heures de post, les A/B tests, les best practices est un trompe l’œil.
Une manière polie d’éviter de se confronter à la vraie question :
est-ce que ce produit mérite vraiment qu’on l’achète ?

Conclusion

Au fond, peu importe les best practices.
Si vous avez un produit que les gens désirent, si vous rencontrez un marché, si vous avez compris comment lui parler, comment lui donner envie, alors tout le reste devient secondaire.

Croyez-moi : best practice ou non, si la cliente a besoin de votre produit, si vous avez su la faire rêver, elle trouvera le moyen d’acheter, que votre tunnel ait une page, deux, ou dix.