Les seuls KPIS à suivre

A quoi ressemble un vrai tableau de bord. Un qui sert à quelque chose.

Pendant des années, j’ai vu passer des fichiers Excel à rallonge.
Des dashboards d’agence.
Des slides de consultants.
Des BP bien ficelés.
Des tableaux croisés dynamiques qui clignotent dans tous les sens.

Mais j’avais un problème : pas le bon outil pour décider.

Pas parce que je ne comprenais pas les chiffres.
Mais parce que ceux qui les produisaient avaient oublié à quoi ils servaient.

Un bon tableau de bord, ce n’est pas une œuvre d’art Excel.
Ce n’est pas un rapport pour faire plaisir au board.

C’est un outil de décision. Rapide. Lisible. Actionnable.

Et ça, beaucoup de DAFs et consultants l’oublient.
Ils ont été formés à construire des tableaux.
Pas à s’en servir.

Alors ils les livrent bruts.
Ils te balancent 31 onglets.
Et se félicitent d’avoir “tout mis dedans”.

Sauf qu’un entrepreneur n’a pas besoin de tout.
Il a besoin de ce qui l’aide à trancher. Maintenant.

Chez Almé, on a connu deux phases :

  • une phase instinctive, à l’intuition et aux tripes,

  • puis une phase ultra structurée, avec investisseurs et reporting à la chaîne.

Les deux avaient leurs forces.
La première allait vite, portait loin, faisait naître des idées.
La seconde rassurait, structurait, professionnalisait.

Mais aucune des deux n’était parfaite.
L’une volait à vue.
L’autre noyait parfois l’action sous trop de chiffres.

À 20 ans, j’étais soldat.

Et en mission, on ne donnait pas la carte de toute la guerre au chef de section.
On lui donnait les infos utiles pour sa mission. Rien de plus.

Qui il devait interpeller.
Combien de personnes il risquait de croiser en chemin.
Les forces en présence.
Ses moyens.
Le plan d’action.

Et surtout : les points clés à surveiller si ça déraille.

Le but, c’était pas de tout savoir.
C’était de pouvoir s’adapter vite si quelque chose dérape.
Recalculer une position.
Changer un itinéraire.
Décider sans attendre l’ordre du haut.

Une DNVB, c’est pareil.
C’est un squad, pas une armée.
Pas besoin d’un organigramme de ministère ni d’un PowerPoint à rallonge.

Ce qu’il faut, c’est une cartographie claire, vivante.

Voici, selon moi, les seuls KPI à suivre chaque semaine :

KPI

S28

S29

S30

S31

S32

Chiffre d’affaires

Ce que tu encaisses vraiment chaque semaine.

Budget pub

Ce que tu dépenses en média (Meta, Google, etc.)

CAC

Budget pub / nombre de nouvelles clientes

CTR

Est-ce que les pubs fatiguent ou attirent encore ?

Taux de transformation

Commandes / sessions. Pour lire la qualité du trafic.

LTV à 6 mois

Combien te rapporte une cliente sur la durée

Coût par achat

Budget pub / nombre total de commande

Panier moyen

Montant moyen par commande. Clé pour la marge.

Marge brute

CA – coût produit. Pour suivre l’impact des promos, des lancements, etc.

Taux de retour produit

Si ça dépasse 15 %, y'a un sujet.

Taux de réachat

Tes clientes reviennent-elles ? Et quand ?

Marge nette

Ce que tu gardes une fois tout payé.

Commentaires / Analyse

Exemples : “CAC en hausse car CTR en chute” / “Retour produit anormal = alerte matière”

Une ligne = un KPI
Une colonne = une semaine

Et d’un coup, ton business devient lisible.

Ajoute une colonne à droite, "Commentaires / Analyse".
Tu notes ce que tu vois, ce qui cloche, ce qui marche.
C’est là que le tableau devient un vrai levier de pilotage.

Quelques exemples :

  • “CAC en hausse car CTR en chute → revoir les créas”

  • “Panier moyen boosté depuis la mise en avant du lot de 3”

  • Nouvelle agence, promos, changement design homepage..

Je ne crois pas aux tableaux parfaits.
Je crois aux tableaux qui déclenchent des décisions.
Qui donnent de la clarté.
Et qui te disent, semaine après semaine, si tu vas dans le bon sens.