Organisation e‐com/marketing : une mission, un nom, une date.

Pourquoi j’ai instauré le système du produit fini

Dans toutes les marques que j’ai dirigées ou accompagnées, DNVB, scale-ups, boîtes plus installées, j’ai toujours vu la même chose. Toujours.

Tout le monde bosse.
Tout le monde a un outil.
Tout le monde a un rétroplanning.

Mais quand il s’agit de sortir une campagne, une newsletter, une homepage ou une série d’ads…

👉 rien n’est jamais prêt.
👉 tout est dépendant de tout.
👉 et personne n’a vraiment la main.

On parle de "retards", de "process à revoir", de "manque de coordination".
En vrai, c’est surtout qu’il n’y a pas de méthode claire.

🔧 Ce que j’ai mis en place : le système du produit fini

C’est un système simple, mais radical.

  1. Un calendrier mensuel défini en amont.

  2. Une seule personne responsable de chaque action.

  3. Une seule exigence : livrer un produit fini le jour prévu.

Un produit fini, ça veut dire publiable, intégralement prêt, sans retour ni ajustement.
Pas "en cours", pas "à valider", pas "à 90 %".
Fini.

Le conseil des ministres

Tout commence en début de mois, par ce que j’appelle le conseil des ministres.
Ce n’est pas un board de 12 personnes. C’est une, deux, ou trois personnes max.
Mais ce sont celles qui ont la vision d’ensemble :

  • marketing

  • direction artistique

  • direction générale

  • ou e-commerce, selon les boîtes

Leur rôle ?
👉 Définir les intentions du mois.
👉 Trancher sur les temps forts, les animations commerciales, les produits à pousser, le ton, les priorités créatives.

C’est un moment stratégique.
Pas opérationnel.

Et de cette réunion sort un calendrier, très simple, très lisible, partagé avec toutes les équipes.

À quoi ressemble ce calendrier ?

Le calendrier est unique.
Il vit dans Notion (ou un outil équivalent).
Il est visuel, coloré, complet.

Et surtout, il ne liste pas "une tâche par jour".
Il liste toutes les actions prévues chaque jour, et pour chacune, le nom du responsable.

Exemple — le 17 décembre :

📅 Date

🎯 Action

👤 Responsable

17 décembre

Changement de homepage

Vanessa

17 décembre

Nouvelle newsletter

Camille

17 décembre

Mise à jour du merchandising

Vanessa

17 décembre

Changement des ads

Jonathan

17 décembre

Ajout d’un bloc "Dernière chance" en PDP

Camille

Chacun connaît sa mission.
Chacun sait ce qui est attendu de lui ce jour-là.
Et chacun doit livrer un produit fini. Rien d’autre.

Ce que ça veut dire, concrètement

Prenons Camille, responsable CRM.
Elle a une newsletter prévue le 17.
Elle doit livrer le 17 un fichier prêt à envoyer :
visuels intégrés, textes validés, liens traqués, segmentation faite.

Comment elle s’organise ? On s’en fiche.

Elle peut :

  • travailler deux semaines avant,

  • demander une retouche au DA,

  • sous-traiter le copy à un freelance,

  • ou faire tout elle-même.

Mais personne ne va la micro-manager.
Personne ne va la relancer le 14.
Son seul engagement : livrer un produit fini à la date définie.

Ce qu’on évite grâce à ça

  • Les mille réunions où tout le monde "fait le point"

  • Les tâches qui se promènent de Trello en Slack sans jamais se terminer

  • Les “il me manque le visuel” / “j’attends le texte” / “il faut encore valider”

  • Les boucles mails à 8 personnes où tout le monde donne son avis sur une virgule

Une règle d’or : on change une chose à la fois

Quand une entreprise veut "mieux s’organiser", elle tombe souvent dans le piège du millefeuille.
Elle lance tout en même temps :
nouveau drive, nouvelle charte, nouveau template, nouvel outil, nouveau canal.

Résultat :
👉 personne ne s’y retrouve,
👉 et tout le monde revient à son Google Sheet perso.

Moi, j’impose une seule chose d’abord :
le calendrier partagé.
C’est notre socle.
Une fois qu’il est solide, le reste ruisselle.

Résultat

Quand ce système est en place, on voit très vite les effets :

  • Une équipe autonome, responsabilisée, fière de ce qu’elle livre

  • Une direction débarrassée des relances et des frictions

  • Un mois fluide, lisible, cohérent

  • Et surtout : des campagnes qui sortent, au bon moment, avec le bon message

Travailler en produit fini, ce n’est pas du contrôle.

C’est l’inverse du contrôle.

C’est dire à quelqu’un :

"Je te donne une mission. Je te fais confiance pour la livrer. Tu es libre. Mais tu es responsable."

Et ça, dans une boîte, ça change tout.